Je promets de ne plus exiger de chacun qu’il fasse plus avec moins parce que cette phrase n’a aucun sens, elle n’est qu’une vague et inutile dépense d’énergie. Ce n’est pas elle qui nous aidera à faire…plus avec moins.
Moins c’est mieux !
La preuve est que quand il est moins cinq, tout est encore possible alors que quand il est plus cinq, il est trop tard, il n’y a plus rien à faire.
Je propose donc la révolution,
je propose de faire moins avec plus.
En l’occurrence je propose de faire moins d’erreurs, moins de dégâts, d’engendrer moins de drames avec plus d’attention, plus de réflexion, plus de considération, plus d’implication, plus de motivation, plus de satisfaction et pourquoi pas plus de plaisir, en un mot, plus de gestion.
Comment faire et pour quels résultats ? Depuis peu les mains et les yeux du manager ne sont plus disponibles, il est tétanisé, comme soudé sur le levier de commande des résultats de l’entreprise. Comment voulez-vous que ce manager fasse encore un signe ? Un clin d’œil d’encouragement ? Un appel à l’aide ? Quelle fraction de seconde peut-il encore détourner de la vision du résultat ? Aura-t-il encore la force de lâcher pour quelques instants le levier de commande des résultats afin de prendre en mains avec toute la raison nécessaire le levier de commande de l’entreprise ? Rien n’est gagné et dans certains cas, tout est perdu puisqu’il est déjà trop tard.
Voici donc la première excuse pour moins de gestion :
Il est trop tard.
Il est trop tard pour former, trop tard pour motiver, trop tard pour semer, attendons le crash ou le miracle en tenant fermement la barre, les yeux rivés sur le résultat.
Contentons-nous d’exiger de faire plus avec moins dans l’espoir que l’économie reprenne grâce au marché et que la planète se guérisse toute seule.
Bien entendu, vous connaissez la deuxième excuse:
Il est trop tôt.
En particulier, il est trop tôt pour investir en motivation, les gens ne comprendraient pas, nous sortons d’une phase de restructuration particulièrement pénible.
En d’autres termes, il est trop tôt aujourd’hui parce qu’il était trop tard hier.
Pour être complet, j’ajouterai que dans le passé il y avait une troisième excuse pour faire moins de gestion : nous n’en avons pas besoin, les résultats sont bons.
C’était le bon temps, le temps où les résultats obéissaient aux managers, il suffisait d’exiger de faire plus avec moins. Le futur était un point à l’horizon situé très exactement dans l’axe partant du passé et passant par le présent, une simple ligne droite. C’était le temps où les iguanodons dansaient le rigodon.