Trinitro vous propose un cocktail composé d’ 1/3 de candeur, d’un 1/3 d’impertinence et d’un 1/3 d’humour, le tout cependant servi dans le verre de la réalité.
Ceci nous rapproche d'une phrase de Pierre Caille, un poète bruxellois :
«Le grand luxe est de parler à quelqu'un qui écoute.»
D'où l'intérêt de ne pas confondre la publication avec la communication.
Je publie, je sème mes pensées à tous vents, j'imagine qu'une personne au moins me lira. Soit cette personne confortera mes idées, soit elle les rejettera. Que je le sache ou non, j'aurai publié et mes idées resteront mes idées.
Je communique, je dois savoir comment l'autre reçoit mon message, ce qu'il en fait, dans quel répertoire de son cerveau il le place. Répertoire «comique», sous-répertoire «touriste» ou répertoire «solide», sous-répertoire «je participe». Mes idées deviendront peut-être nos idées.
Communiquer implique la progression. Celui qui communique toujours le même message de la même façon ne fait que publier puisqu'il ignore les signaux émis par ceux qui écoutent. A sa décharge, il faut dire que les gens sont polis, tellement polis qu'ils finissent par ne plus émettre de signaux d'incompréhension, fussent-ils même subtils, comme un doigt en rotation sur la tempe.
Assez paradoxalement, le cas où le communicateur ne communique qu'avec lui-même engendre finalement une véritable communication. Je veux dire par là que les autres finissent par apprendre quelque chose: celui qui parle a un problème, ce problème doit être placé dans le répertoire «relation-sociale», sous-répertoire «en-tenir-compte».
Non vraiment, la communication n'est pas simple!
Exemple: le présent message était une publication relative à la communication.